LE GLAY Edward
« Histoire des Comtes de Flandre – Jusqu'à l'avénement de la Maison de Bourgogne »
 
Paris, Au Comptoir des Imprimeurs-Unis, 1843, in-8, 519 PP; ; 516 pp., 2 volumes reliés.
 
Reliure moderne en demi maroquin marron, dos à cinq nerfs, titrages dorés, filets et fleurons dorés, des rousseurs éparses parfois prononcées.
 
[Le comté de Flandre s'est initialement formé de la réunion des comtes de Gand, Mempisc et surtout de Bruge. Ces territoires réunis par Baudouin Ier ne devinrent formellement un comté héréditaire que sous son fils Baudouin II. Leurs successeurs augmenteront considérablement ce territoire.
Le comté de Flandre correspond de nos jours à certaines provinces modernes de Belgique (les deux Flandres modernes et une partie du Hainaut moderne) augmenté d'une partie du departement français du Nord.
Prospère, la Flandre médiévale est économiquement dépendante du commerce des laines avec le royaume d'Angleterre. Politiquement, le comte est cependant vassal du roi de France. Ce lien économique vital rendra très inconfortable la position flamande lors des affrontements entre la France et l'Angleterre. Les rois de France cherchent aussi souvent à récupérer le comté dans le domaine royal. Les affrontements les plus durs ont lieu sous Philippe Auguste et Philippe le bel.
Le comté de Flandre s'est aussi caractérisé par des villes très fortes politiquement. Elles ont en effet su habilement profiter des conflits entre le roi de France (qui su souvent s'appuyer sur la noblesse flamande) et le comte (qui s'appuya par opposition sur les villes, leur donnant des privilèges politiques que les villes n'avaient pas ailleurs). La réalité ne fut pas souvent si schématique, les conflits pour la Flandre se nouant par concurrence et alliance de ces quatre pouvoirs : le comte, le roi de France, la noblesse et les riches cités drapières.
En pleine guerre de cent ans, le comté de Flandre revient aux ducs de Bourgogne, formant vite une pièce maitresse de leurs possessions. Le comté de Flandre cesse alors d'être une entité autonome et est intégré dans des possessions plus vastes : à la chute de l'état bourguignon, il est conservé par Marie de Bourgogne avec les autres terres du Nord qui formeront desormais les Pays-Bas. La Flandre passe comme le reste des Pays-Bas sous domination espagnole, puis autrichienne. Un temps annexé et découpé par la France révolutionnaire, il est essentiellement intégré dans le royaume des Pays-Bas, puis devient une composante de la Belgique à la création de ce royaume.
 
"Ce livre , publié déjà depuis dix-huit mois , a valu à M. Le Glay de flatteuses distinctions. Il embrasse l'histoire de la Belgique septentrionale depuis l'établissement de la dynastie de Flandre en la personne de Baudouin Bras de Fer, fils d'Ingelram , jusqu'au mariage du duc de Bourgogne Philippe le Hardi avec l'héritière de Louis de Maie (863-1369).
Ainsi, c'est une période de cinq siècles que M. Le Glay a eu à parcourir, période pleine de confusion à cause de l'incertitude du droit de succession dans les premiers temps, et plus tard à cause du continuel changement de races et d'intérêts politiques qu'amena l'hérédité des femmes. Pour s'éclairer au milieu de ces ténèbres, l'auteur de la nouvelle histoire a eu plus de ressources qu'aucun de ses devanciers. Il faut mettre surtout en ligne de compte la publication récente de Jacques de Guise et de Philippe Mouskes , ces deux intarissables repertoires de l'histoire des Flamands, où tant d'assertions véridiques se trouvent mêlées à tant de fables , mais dont la critique avance tous les jours , grâce à la quantité de documents anciens qui s'impriment en Belgique par les soins du gouvernement et des particuliers. Cependant l'abondance des ouvrages imprimés n'a pas été pour M. Le Glay un motif de s'abstenir des sources manuscrites. Une importante chronique du treizième siècle, qui est restée jusqu'à présent inédite (manuscrit nQ 8380 de la Bibliothèque royale de Paris), lui a fourni dans plus d'un endroit des détails tout à fait ignorés. Mais la source la plus précieuse à laquelle il ait puisé, celle qui recommande le plus son livre sous le rapport des renseignements , ce sont les archives de Lille qu'il a consultées avec l'avantage d'un paléographe habile et d'un préposé plein de zèle, familiarisé depuis longtemps avec tou- tps les parties du dépôt à la conservation duquel il est attaché. C'est là qu'il a trouvé de quoi refaire complètement l'histoire des démêlés de Philippe le Bel avec le comte Gui de Dampierre ; là aussi que des pièces dont on ne soupçonnait pas l'existence lui ont révélé dans toutes ses circonstances la mystérieuse et terrible histoire de Bouchard d'Avesnes, dont les infortunes ne cessèrent de troubler, même après qu'il fut mort , la longue carrière de la comtesse Marguerite. M. Le Glay a également exhumé des archives de Lille et inséré dans son récit la plus ancienne charte d'affranchissement de la Flandre que l'on connaisse. Elle est de 1068 , et concédée! par le comte Baudouin de Mons à la ville de Grammont ( alors Gérardmont) , située sur les marches de la Flandre, du Hainaut et du Brabant. Puisque nous en sommes à signaler les passages marquants de l'Histoire des comtes de Flandre , nous nous ferions scrupule de ne pas mettre dans cette enumeration le récit de l'assassinat du comte Charles le Bon (1127). Quoique cet épisode n'ait été composé qu'avec les chroniques et légendes imprimées depuis longtemps , cependant , parle choix des détails, M. Le Glay a su faire d'une catastrophe qui n'avait jamais eu d'autre caractère que celle du martyre d'un saint, le cadre on ne peut plus dramatique dans lequel vient se placer tout le tableau de la vie communale en Flandre au commencement du douzième siècle."
 
Sources : Site HIS/Internet ; "Histoire des comtes de Flandre jusqu'à l'avènement de la maison de Bourgogne, par Edward Le Glay." In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1845, tome 6. pp. 372-373]