AZAÏS Hyacinthe « Jugement impartial sur Napoléon, ou considérations philosophiques sur son caractère, son élévation, sa chute, et les résultats de son gouvernement. Suivies d’un parallèle entre Napoléon et Cromwell ; entre la Révolution d’Angleterre et la Révolution française »
A Paris, Chez Aimé André, 1820, in-8 (20,5 x 13 cm), xii-304 pp., relié.
Reliure plein veau jaspé, dos lisse, pièce de titra en maroquin rouge, titre doré, guirlande, filets et fleuron dorés, étiquette en papier en queue, épidermure sur le deuxième plat avec manque de cuir, coiffes émoussées, tranches jaunes, des rousseurs éparses (parfois prononcées).
[AZAÏS Pierre Hyacinthe (1766-1845), est un philosophe français.
Oratorien, il adopte les idées révolutionnaires, mais est poursuivi comme royaliste après Fructidor. Il est encouragé après ses premières publications par le régime impérial, nommé inspecteur de la librairie et, pendant les Cent Jours, recteur de Nancy. Sous la restauration, il vit dans la gêne, acquiert cependant quelques temps une assez grande renommée, puis tombe dans l’oubli après 1830.
« L’univers n’a qu’une loi primitive, nécessaire et éternelle. C’est la loi d’équilibre ou, ce qui est la même chose, d’action et de réaction parfaitement égales, parfaitement correspondantes » (Napoléon et la France, p. 14).
Azaïs assimile à cette loi d’équilibre une loi de compensation qualitative, psychologique, éthique. Enfin, cette loi de compensation est elle-même interprétée dynamiquement comme une loi de progrès : c’est le principe universel d’expansion qui crée et s’oppose à soi-même un principe antagoniste de compression.
Azaïs croit pouvoir expliquer ainsi le monde inanimé comme l’être vivant, la vie individuelle comme celle des peuples, et proposer au surplus une morale et une politique. C’est ainsi que la prospérité d’un peuple provoque en retour surpopulation et surproduction génératrices d’agrandissements, eux-mêmes suivis inévitablement de décadence.
Azaîs justifie de cette façon l’Empire napoléonien puis la Monarchie constitutionnelle. La connaissance de la loi de compensation devrait permettre d’éviter secousses et violences.
Souce : « Azaïs Hyacinthe, 1766-1845 » article de Jean LEFRANC – Dictionnaire des philosophes, Tome I, pp. 203-204, PUF, 1993.]
